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Jour de la Terre! Jour de la terre?

Jour de la Terre! Jour de la terre?

C’est fou tout ce que je pourrais écrire sur notre planète en ce Jour de la Terre. Ainsi, je pourrais traiter de biodiversité, de changements climatiques, de pollution par le plastique, d’injustice sociale, d’écoresponsabilité, mais j’ai plutôt choisi d'écrire sur un sujet qui me passionne, soit la terre dans laquelle nous produisons notre nourriture, une matière vivante que nous devrions chérir, protéger et nourrir, car c’est dans une terre de qualité que se développent les aliments nécessaires à notre santé et à notre vitalité.

La terre arable, celle qui détient un potentiel de culture, ne compte que pour 9 % des terres émergées de la planète, des surfaces représentant au total 1,4 million d’hectares. Or, cette terre arable de laquelle nous tirons notre subsistance diminue en surface sous l’effet de l’urbanisation, de l’érosion et de la désertification. Pire encore, elle est de plus en plus contaminée par l’application croissante d’engrais de synthèse et de pesticides.

Je suis sidéré de constater à quel point on fait fi, en agriculture industrielle, de la vie des sols, de plus en plus considérée comme un vulgaire support pour des plantes modifiées génétiquement, nourries et protégées artificiellement.

Pourtant la terre réagit admirablement à une collaboration constructive avec le jardinier ou l’agriculteur conscient de la vie du sol et des bénéfices qu’elle peut lui apporter sur le plan qualitatif et quantitatif.

Les processus naturels de nutrition des plantes

Dans un premier temps, il faut comprendre qu’un sol sain est le siège d’un foisonnement biologique intense. On y a comptabilisé plus de 1 milliard de micro-organismes par gramme de terre : des protozoaires et des nématodes par centaines de milliers, des champignons et des actinomycètes par dizaines de millions et des bactéries par milliards.

Au moment du semis, au contact de l’humidité et de la chaleur, la semence prend vie. Elle gonfle puis la radicule apparait. Des substances diverses sont alors sécrétées par la graine en germination. Certaines attirent des micro-organismes utiles, d’autres repoussent les nuisibles. Déjà, à ce stade, la plante favorise dans son entourage racinaire la présence de souches microbiennes qui lui seront utiles.

Quelques jours plus tard, émerge du sol une tigelle au bout de laquelle se déploient les cotylédons. Commence alors une fonction vitale de la plante : la photosynthèse. Grâce à la chlorophylle présente dans son feuillage, la plante capte et utilise l’énergie solaire pour transformer le dioxyde de carbone (CO2) de l’air en glucose qui devient la sève de la plante. Du feuillage, ce sucre simple amorce sa descente vers les racines par un canal nommé le phloème. La plante sécrétera alors par ses racines des substances carbonées qui attireront une multitude d’organismes vivants, principalement des bactéries qui en tireront leur subsistance. La zone où elles se concentrent forme un manchon microbien autour des racines qu'on nomme la rhizosphère.

En échange des glucides fournis par la plante, les bactéries prépareront pour la plante les divers éléments minéraux dont elle a besoin pour se développer. Par une action enzymatique, elles solubilisent les éléments nutritifs présents dans les réserves organiques et minérales du sol et les mettent à la disposition de la plante sous forme d’ions minéraux assimilables, à un taux qui correspond à ses besoins, et ce, aux différents stades de sa croissance. Les ions sont absorbés par les poils absorbants des racines, puis se fusionnent au glucose. La sève remonte vers les organes aériens pour former de nouvelles cellules. C’est ainsi que se développent les végétaux.

De nombreux bénéfices

L’avantage premier de cette étroite association entre les plantes et les bactéries réside dans la qualité de l’alimentation prodiguée aux végétaux. Si les bactéries trouvent dans le sol tous les éléments nutritifs nécessaires à une saine croissance de la plante, son alimentation s'en trouvera équilibrée. C’est ce qui confère aux aliments biologiques leurs qualités gustative et nutritive. On comprend qu’on n’a pas à intervenir directement dans la nutrition des plantes cultivées, mais plutôt dans la création de conditions favorables à une saine activité biologique, ce qui fait dire aux tenants de l’agriculture biologique qu’on ne doit pas nourrir les plantes, mais plutôt nourrir la terre.

Ainsi, le jardinier et l’agriculteur doivent veiller à ce que le sol soit bien pourvu en matière organique, qu’il soit bien aéré, équilibré chimiquement et que son pH soit adéquat. Ces conditions sont atteintes par des interventions toutes simples : des apports réguliers de matière organique de qualité, l’atteinte d’un équilibre minéral du sol par l’apport si nécessaire d’engrais non solubles, la correction au besoin du pH par des apports de calcium sous forme de chaux ou de cendres ainsi qu’un travail du sol minimal et approprié.

Or, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’homme a fait fi de la vie des terres cultivées et a initié une spirale infernale en introduisant dans le sol des éléments nutritifs directement assimilables par les plantes — engrais chimiques solubles — une approche qui est à l’origine d’une part importante des problèmes contemporains rencontrés en agriculture : déséquilibre chimique des végétaux cultivés, vulnérabilité accrue aux parasites, application croissante d’insecticides et de fongicides, résistance des insectes aux insecticides, contamination des sols, des nappes souterraines, des cours d’eau et des aliments produits, une réalité qui donne raison au docteur William A. Albretch (1888 — 1974), qui
affirmait alors qu’il était président du département de pédologie à l’université du Missouri : « La pulvérisation de poisons n’est que le geste désespéré d’une agriculture agonisante. »

Il m’apparait donc fondamental de revoir toute notre façon de produire notre nourriture, car la preuve est dorénavant faite, que l’approche proposée par l’industrie nous condamne à la contamination croissante de notre environnement et de nos aliments.

Pour connaître les saines pratiques en jardinage écologique, je vous recommande bien humblement la dernière édition de mon livre Le jardin écologique.

Semences du Portage vos propose du compost Bionik ainsi que plusieurs gammes d’engrais naturels qui contribuent à la santé des sols ainsi qu’à la productivité de vos cultures.

Je vous souhaite une bonne journée de la Terre,

Yves Gagnon

Pour conclure, je vous partage quelques liens pour visionner reportages et documentaires sur la vie du sol. 

https://ici.radio-canada.ca/tele/la-semaine-verte/site/segments/reportage/382170/sante-sols-agroecologie-vie-microbes-terres

 https://www.youtube.com/watch?v=zLGUKYdUIvk

Documentaire La symphonie des sols.

Partie 1 : http://ici.radio-canada.ca/tele/la-semaine-verte/2014-2015/episodes/351092/symphonie-sols-un

Partie 2 : http://ici.radio-canada.ca/tele/la-semaine-verte/2014-2015/episodes/351098/symphonie-sols-deux 

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La planète vous remercie !

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