Tisane et jardin en collaboration avec Semences du Portage

Vous désirez créer facilement et simplement un plan de jardin potager? Nous sommes fiers de vous annoncer notre collaboration avec l’entreprise  tisane et jardin ! Audray la co-fondatrice vous présente son entreprise et ses conceptions de jardins dont un plan de jardin potager de 100 m2 conçu et réalisé par Yves Gagnon !

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Notre mission : simplifier la gestion de votre jardin pour vous permettre de mieux en profiter.

Voici une petite vidéo qui vous présente tisane et jardin, l’application qui vous permet de mieux profiter de votre jardin.

Parce que nous observons dans la nature que le modèle collaboratif est le plus résilient, un peu comme chez Wikipédia, toute la plateforme est offerte sans publicité et en mode contribution volontaire

Accéder à l’application

Chez tisane et jardin, nous connectons l’information sur la culture à votre plan et à un calendrier dynamique afin que la gestion des tâches et les inventaires se fassent par eux-mêmes. En effet, sur notre application, dès qu’une plante est ajoutée avec sa stratégie d’implantation, nous vous offrons :

  • Un calendrier de vos cultures adapté à votre date de dernier de gel
  • Un calcul du nombre de plants qui entrent par surface
  • Un survol de vos tâches à faire par semaine

Et pour vous rendre la vie encore plus facile, tisane et jardin offre même des jardins modèles dont un potager de 100 m2 dessiné par Yves Gagnon.

Également, parce que chaque plante est liée à des fiches plantes complètes, nous vous offrons une information pertinente pour connaitre du succès.

Les conditions optimales de culture :

  • Les plantes compagnes et les plantes ennemies
  • L’information sur la rusticité des plantes
  • La description de toutes les plantes avec leurs usages alimentaires et médicinaux

 

 

L’outil de dessin est suffisamment puissant pour faire des aménagements complets de jardins :

 

  • On peut partir d’une photo aérienne mise à l’échelle
  • On peut dessiner tout type de surfaces et de courbes
  • On peut mélanger les plantes sur une même surface
  • Un calculateur de volume vous permet de calculer vos besoins de matières premières

 

L’outil donne toute l’information générique pour réussir les cultures, mais permet aux jardiniers avancés ou professionnels de paramétrer ceux-ci selon leurs propres besoins :

 

  • Faire des semis successifs
  • Ajuster ou ajouter les tâches au jardin
  • Modifier l’espacement, le nombre de plants ou leur disposition
  • Ajouter vos propres cultivars ou plantes

 

 

Finalement, toute la plateforme démontre que la collaboration est une valeur clé chez tisane et jardin :

  • Partager votre plan avec vos amis et collaborateurs
  • Déléguer les tâches
  • Contrôler les droits de modification
  • Respecter la confidentialité
  • Transférer la propriété du jardin

Plus globalement, la plateforme est ouverte aux collaborations avec les professionnels du milieu tels que Semences du Portage.

La collaboration avec Semences du Portage

Quand j’ai opéré ma transition dans le monde de l’herboristerie, j’ai visité plusieurs jardins. Parmi les visites marquantes, Les Jardins du Grand Portage ont une place de choix. Yves Gagnon et Diane Mackay (herboriste) ont réalisé des jardins qui allient l’harmonie, la poésie et la productivité. J’ai par la suite dévoré les livres de Yves Gagnon qui figurent parmi les sources fiables qui nourrissent nos banques de données. Collaborer avec le Portage, oui merci!

Parce que nous ne sommes qu’une petite équipe et que nous voulons nous assurer de la satisfaction de tous, nous commençons avec 2 initiatives :

Offrir un potager modèle dont le design est conçu par Yves Gagnon

Profitez de toute l’expérience d’un maître du domaine et obtenez le plan et les instructions d’un pro. Le potager vient avec toutes les graines, mais aussi les recommandations de Yves Gagnon.

Une fois acquis, le design est 100% ajustable et nous vous donnons toutes les informations pour appliquer les rotations de culture pour les 8 années à venir. Pour en savoir plus sur le jardin modèle de Yves Gagnon. Lire la description et obtenir le plan de jardin.

Commandez vos semences directement à partir de l’inventaire de votre jardin.

Lorsque vous dessinez votre jardin, sélectionnez le filtre Semences du Portage pour utiliser en priorité des cultivars offerts par votre semencière préférée. Au fur et à mesure que vous dessinez votre jardin, tisane et jardin maintient un inventaire de semences et de plantes à acquérir. Une fois votre plan terminé, commandez directement de l’inventaire du plan à Semences du Portage. En commandant vos semences via l’application, vous obtenez un rabais sur vos achats et un petit pourcentage est versé pour soutenir tisane et jardin et continuer à garder la plateforme gratuite et sans publicité pour tous.

Le projet tisane et jardin et son équipe

Nous sommes une équipe qui a à cœur d’offrir un outil convivial et professionnel.

Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à utiliser la plateforme que nous en avons à la développer. Nous mettons beaucoup d’amour dans notre interface pour la garder simple et amusante. Nous offrons aussi beaucoup de soutien : des capsules vidéo intégrées, des cours en petits groupes ou en version sur demande, une communauté Facebook, etc.

Audray Pepin co-fondatrice de tisane et jardin

 

Salade de courge musquée

Cuisine de rang 

Je suis récemment allé manger une pizza dans un restaurant italien et je fus intrigué par une salade de courge servie en entrée. Je l’ai partagée avec ma blonde et nous fûmes tous deux conquis. Voici ma version d’une salade de courge musquée. Je la sers coiffée d’une tartinade de noix de cajou, mais cette option n’est nullement obligatoire.

Salade de courge musquée (4 à 6 portions)

Ingrédients

1 courge musquée

30 ml de tamari

15 ml de sirop d’érable

15 ml d’huile de sésame grillé

10 ml de vinaigre de cidre de pomme

Une pincée de piment de Jamaïque finement broyé

125 ml de tartinade de noix de cajou (voir recette précédente)

Feuilles de coriandre fraîche

Préparation

Couper la courge en deux, en retirer les semences, la peler puis la cuire au four dans un pyrex à 180 °C environ 40 minutes de sorte que la chair soit tendre.

Une fois la  courge cuite, la laisser refroidir puis tailler la chair en cubes de façon à obtenir 500 ml de petits cubes.

Préparer une sauce à marinade avec le tamari, le sirop d’érable, l’huile de sésame grillé, le vinaigre et le piment de Jamaïque moulu. Laisser mariner les cubes de courge dans cette marinade durant 1 heure en remuant à quelques reprises.

Disposer artistiquement les cubes de courge dans une assiette, les coiffer de 25 ml de tartinade de noix de cajou puis garnir d’une pluie de feuilles de coriandre fraîche.

Vous aimez mes recettes. On en trouve 200 dans mon livre Le festin quotidien!

Yves Gagnon, auteur et semencier.

Potage Touski

Cuisine de rang

J’entreprends en ce printemps 2022 cette nouvelle chronique culinaire que je publierai lorsque le temps me le permettra. J’y présenterai des recettes de plats végétariens arrimés au jardin et à la saison. Je recommande, pour la santé et le plaisir de la dégustation, de choisir des aliments de qualité biologique.

Si vous aimez mes propositions, vous trouverez dans mon livre Le festin quotidien la philosophie alimentaire que j’ai développée ainsi que 200 recettes à la fois toutes simples, écoresponsables et festives.

Potage Touski

À la fin d’avril, les légumes de la chambre froide commencent à perdre quelque peu de leur lustre quoique, avec des conditions adéquates et un entretien approprié, leur qualité demeure fort respectable. J’aime bien, lorsque le jardin m’accapare totalement en cette période de l’année, me préparer un potage de type paysan concocté avec les dignes représentants des légumes racines.

Je le baptise potage touski, car fait de tout ce qui reste dans le caveau.

J’y ajoute des fèves Orca du jardin afin de rehausser la valeur protéique de la préparation, question de me soutenir dans le marathon que j’entreprends en cette période de l’année, alors que j’aménage le jardin avec une intensité qui perdure jusqu’à la mi-juin. J’en fais une grosse chaudronnée pour pouvoir m’en réchauffer au besoin pour un repas soutenant et réconfortant.

 

Ingrédients

250 ml de fèves sèches  (privilégier des fèves à cuisson rapide comme les haricots Orca, Cranberry ou Pinto ; sinon précuire les fèves de façon à ne pas surcuire les légumes)

3 oignons émincés

2 gousses d’ail émincées

45 ml d’huile végétale

250 ml de carottes émincées

250 ml de rutabaga en dés

250 ml de céleri-rave en dés

250 ml de radis d’hiver en dés

1 betterave en cubes

250 ml de chou émincé

2 pommes de terre à chair ferme en cubes

2 l de bouillon

500 ml de tomates en dés ou en purée

1 litre d’eau

3 feuilles de laurier

thym et/ou origan au goût

sel et poivre au goût

crème végétale ou fromage râpé pour garnir

 

Préparation

Faire tremper les fèves au moins 8 heures avant de commencer la préparation.

Dans un gros chaudron à fond épais, faire rissoler l’ail et les oignons émincés dans l’huile d’olive puis ajouter dans l’ordre en maintenant un bon feu, les carottes, le rutabaga, le céleri-rave, le radis, la betterave. Remuer avec une cuillère de bois. Déglacer avec le bouillon, ajouter la tomate, les fèves gonflées, les feuilles de laurier, le thym et/ou l’origan et faire mijoter à feu doux en brassant occasionnellement. Après une demi-heure, ajouter le chou et les pommes de terre. Faire mijoter jusqu’à tendreté des légumes, soit plus ou moins 35 minutes. Assaisonner. Servir garni d’un filet de crème végétale, d’une sauce piquante ou encore d’un fromage râpé.

Variantes

Avec cette marche à suivre pour préparer un potage, on comprendra que les variantes sont infinies. J’aurais pu y intégrer des topinambours qui viennent tout juste d’être extirpés de terre. Je n’avais plus de panais depuis mars, mais ce légume aurait parfumé admirablement la soupe. Pour la rapprocher de la minestrone, j’aurais pu la garnir de pâtes alimentaires ainsi que de segments de haricots.

Si vous n’avez pas de chambre froide, sachez qu’on trouve encore sur le marché des racines québécoises qui ont été entreposées pour vous par des producteurs biologiques de votre entourage. Soyez à l’affut de l’offre locale. Elle existe, il faut juste la débusquer. Sur ce, je vous souhaite bon appétit. Pour vous faire saliver, j’annonce la prochaine recette : un confit de topinambour à l’italienne.

 

Yves Gagnon

Jardinier

Jardins du Grand-Portage

Bienvenue sur notre site Semences du Portage

Catherine Gagnon-Mackay

Je m’appelle Catherine Gagnon-Mackay et je suis fière de vous annoncer que j’ai repris la mise en marché des semences de l’entreprise familiale Les Jardins du Grand-Portage, créée en 1980 par Yves Gagnon et Diane Mackay !

C’est dorénavant sur mes épaules que reposent la mise en ligne d’un site internet interactif ainsi que l’ensachage et l’expédition des semences.

Mon équipe, composée de sept producteurs locaux et moi-même, vous souhaite de fécondes cultures ainsi que d’abondantes récoltes.

Prenez plaisir à découvrir notre site et surtout, n’hésitez pas à communiquer avec moi pour toute question !

Tout est dans la semence

« Les semences que les jardiniers tiennent dans leurs mains au moment du semis sont des liens vivants formant une grande chaîne continue dont l’origine se perd dans l’Antiquité. »
Suzanne Ashworth, Seed to Seed.

Lorsqu’on dépose une graine en terre, au contact de l’humidité et de la chaleur, la radicule présente dans la semence sous forme embryonnaire gonfle, fend le tégument et se propulse vers les profondeurs de la terre. Simultanément, émerge du sol une pâle tigelle qui déploie deux cotylédons qui permettront à la jeune plante d’accomplir la photosynthèse, fonction par laquelle elle deviendra autosuffisante en sucres ce qui lui permettra de poursuivre, de manière autonome, son développement.

Malgré sa menue taille, la semence recèle toutes les informations qui définiront la forme de la future plante, sa résistance, sa vigueur et sa teneur minérale. En somme, une bonne partie du succès des cultures repose sur l’information inscrite dans le code génétique de la plante entièrement représenté dans la semence. C’est pourquoi on doit apporter une attention toute particulière au choix des semences qu’on mettra à germer.

Choisir une espèce, choisir un cultivar

Lorsqu’on achète une semence, on effectue plusieurs choix. On choisit d’abord une espèce : par exemple la carotte, Daucus carota. On sélectionne une espèce en fonction de ses goûts, du climat, de la saison, de l’espace et du temps dont on dispose.

La tomate Savignac, productive, résistante et succulente

En achetant une semence, on choisit également un cultivar. Celui-ci définit les caractères de l’espèce, soit sa forme, son temps de croissance, sa vigueur, sa résistance aux insectes et aux maladies, sa saveur et sa valeur nutritive. Ainsi, le cultivar Scarlett Nantes est une carotte nantaise longue de 15 centimètres, cylindrique, savoureuse et très sucrée, en somme une excellente carotte d’été et d’automne, très différente morphologiquement du cultivar Danvers, une carotte d’hiver, courte et trapue. Également, la tomate hâtive Sub Artic répond mieux aux besoins d’un Abitibien que la Zébrée noire ou la Savignac, deux cultivars tardifs, mieux adaptés aux régions du sud.

Par la sélection d’un cultivar, on choisit également de travailler avec un hybride ou un cultivar à pollinisation libre. L’hybride est issu d’un croisement: il ne pourra reproduire les caractères des parents. Ce choix nous force à retourner chez le fournisseur pour de nouvelles semences. Les cultivars à pollinisation libre permettent la réutilisation des semences produites, pour peu qu’on ait respecté les distances séparatrices entre les plants mères qui s’imposent. Tous les semenciers artisanaux travaillent avec ce type de cultivars. Ce choix offre l’avantage d’orienter une sélection qui permet d’améliorer les performances du cultivar sur divers plans, soit la précocité, l’adaptation au milieu, la résistance à des ravageurs ou à des maladies ainsi que la productivité.

Il va de soi que les jardiniers préoccupés par l’importance de la diversité génétique et de l’indépendance des semences, banniront les PGM — plantes modifiées génétiquement — qui sont issus d’un greffage de gènes exécuté en laboratoire, sans égard pour la comptabilité sexuelle des espèces. Ils servent principalement les intérêts des sociétés agrochimiques.

La maïs Painted Mountain, menacé par les maïs transgéniques qui envahissent nos champs

La qualité des semences

Un melon Oka prêt à être ouvert pour la récolte des semences

Également, lorsqu’on choisit un fournisseur de semences, qu’il soit producteur ou revendeur, on opte pour une qualité de semences singulière, intimement liée aux valeurs du commerçant. Cette qualité joue sur le taux de germination, l’adaptation au climat et aux conditions de culture. Pour moi, rien ne vaut des semences locales qui ont été produites en culture biologique. Les plantes issues de telles semences se trouveront en terrain connu et bénéficieront de fonctions immunitaires performantes puisque ses parents n’auront pas été protégés et défendus artificiellement par des pesticides.

Enfin, lors de l’achat de semences, on choisit de travailler avec des semences traitées aux fongicides ou non. En culture biologique, l’emploi de semences traitées est interdit. Un tel traitement, souvent caractérisé par des semences de couleur rose, doit être indiqué sur le sachet, ce qui permet de les éviter.

Le jardinier et la jardinière conscients de l’importance des semences qu’il ou qu’elle mettra en terre devrait optimalement choisir de traiter directement avec un semencier artisanal qui conduit ses cultures dans le respect du sol et de la biodiversité et qui améliore ses cultivars par une génétique évolutive et constructive.

Ce texte a également été publié sur le site expomangersante.com

Texte de Yves Gagnon

Auteur et semencier

Calendrier des semis

Il importe de semer au bon moment. De jeunes plants qui stagnent en caissettes perdent une grande partie de leur vigueur et de leur précocité.

L’aubergine

Tableau des densités au jardin

Tableau des densités au jardin

 

Profondeur

Semer à une profondeur correspondant à trois fois le diamètre de la semence.

De 5 mm pour les petites semences à 3 cm pour les plus grosses.

Créé par Yves Gagnon et Diane Mackay.

Un calendrier des semis est aussi disponible sur notre Blogue ! Bon jardinage!

De la laitue… en continu

Je suis accro à la laitue. Il n’y a rien pour moi comme mordre dans le cœur fondant d’une Boston, faire craquer sous la dent les feuilles charnues d’une romaine ou garnir un sandwich avec les feuilles rouges et frisées d’une laitue en feuille.

Au fil des siècles, l’espèce Lactuca sativa a évolué à partir de son ancêtre indigène Lactuca serriola présente depuis des temps immémoriaux en Asie, dans le bassin méditerranéen ainsi qu’en Éthiope.

C’est la laitue en feuilles, Lactuca sativa var. crispa qui fut cultivée la première, notamment par les Assyriens, les Égyptiens puis les Grecs. La laitue romaine, Lactuca sativa var. longifolia, fut découverte sur l’île grecque de Cos par les Romains qui la rapportèrent dans la capitale de l’empire où elle fut cultivée, sélectionnée et améliorée pour donner la forme qu’on connaît aujourd’hui. La laitue pommée, Lactuca sativa var. capitata, de type beurre — baptisée Boston plus tard en Amérique — fit son apparition en Europe au XVIe siècle. On sait que Louis XIV en était friand et qu’il en exigeait la culture dans les jardins de Versailles. C’est en Amérique que fut développée la laitue pommée glaciale nommée Iceberg, toujours la plus populaire sur le continent. Je fonds particulièrement pour la laitue en feuille rouge Merlot, les pommées Divina et Merveille des Quatre-Saisons ainsi que pour la romaine Oreille du Diable.

Oreille du Diable

Laitue romaine Oreille du Diable produite aux Jardins du Grand-Portage.

Bien qu’on puisse multiplier la laitue par semis direct, je préfère de loin le semis intérieur. Ainsi, je préviens la perte de jeunes plantules aux mandibules de voraces vers gris ou de perce-oreilles. La technique permet aussi d’établir les plants à une densité optimale tout en permettant la création de scènes vibrantes aux couleurs et aux textures chatoyantes.

Une régie serrée

Pour le semis intérieur, on sème un nombre de graines légèrement supérieur au nombre de laitues désirées. Par exemple, on pourrait semer 8 semences de laitue en feuille, de Boston rouge, de Boston verte et de romaine ce qui devrait donner une vingtaine de laitues à transplanter 6 semaines plus tard.

On sème en ligne dans une caissette remplie de terreau de germination composé de 20 % de compost bien mûr et de 80 % d’un terreau biologique pour semis¹ sans oublier d’inscrire le nom des cultivars sur un bâtonnet de bois. La semence doit être recouverte de quelques millimètres de terreau. La germination est plutôt rapide. Il importe, dès la levée, de placer les jeunes plantules sous l’éclairage de fluorescents, 16 heures par jour².

Au stade des premières vraies feuilles, on doit repiquer les laitues aux 3 cm dans un terreau de croissance.

Après 15 jours, les premières vraies feuilles — celles qui suivent les cotylédons — se déploient. C’est le moment de transplanter les plantules dans un terreau de croissance composé de 50 % de compost et de 50 % du même substrat biologique pour semis. On repique les plants à 3 cm les uns des autres ce qui permet de regrouper une vingtaine de plants dans une caissette. La croissance des jeunes laitues s’y poursuivra durant un autre 25 jours. L’éclairage d’appoint doit être maintenu avec un arrosage fait aux 2 ou 3 jours, selon les conditions.

On doit veiller à ne pas enterrer le collet des laitues lors de leur transplantation.

Après une période d’acclimatation aux conditions extérieures, on transplante les laitues au jardin aux 30 cm dans un sol enrichi en compost mûr. Les laitues en feuilles seront prêtes pour la récolte 40 jours plus tard, les pommées et les romaines à 50 jours. Ces dernières se récoltent à terme alors que les laitues en feuilles supportent une récolte graduelle.

Il n’est pas nécessaire d’être équipé d’une serre pour produire des plants de laitue. Les semis de mars et d’avril peuvent se faire dans la maison. À partir du début mai, toutes les opérations peuvent être conduites à l’extérieur, la laitue étant tolérante au gel.

Ceux qui préfèrent le semis direct peuvent semer une fois par mois à partir du début de mai, à raison d’une graine aux 2 cm sur le rang. On doit éclaircir par la suite aux 25 cm.

Permaculture
Afin de profiter de laitues à savourer de juin à novembre, j’effectue un semis intérieur le 15 mars pour une première transplantation au début de mai. Je poursuis avec un semis au milieu de chaque mois jusqu’au 15 juillet, ce dernier semis m’assurant une ultime transplantation de laitues au jardin au début de septembre.

Protection des laitues

En automne, lorsqu’on prévoit des nuits sous le point de congélation, je protège les laitues du gel avec toiles et arceaux jusqu’à tard en novembre. À – 10 °C, je superpose jusqu’à trois toiles. C’est à ce moment de l’année que les laitues deviennent les plus sucrées et les plus croustillantes. Elles procurent alors au jardinier que je suis un plaisir incomparable.

Les mordus de verdure peuvent toujours durant l’hiver produire de jeunes laitues sous fluorescents. On leur associera chicorée, roquette et moutarde pour une plus grande diversité de verdures. Elles permettront de préparer de chatoyants mescluns hivernaux qui confèrent à ceux qui s’en délectent, une insoutenable légèreté.

1- Sur le marché, on trouve du Terreau biologique pour semis, du Pro-Mix bio et de l’Agro-Mix bio. On peut aussi employer un mélange à parts égales de perlite et de vermiculite.
2- En présence de lumière naturelle, on peut n’employer que des fluorescents de type Cool White. En milieu obscur, il faudra opter pour des fluorescents à large spectre. Pour une efficacité optimale, les fluorescents doivent être placés à quelques centimètres du sommet des plants.

Texte d’ Yves Gagnon

Auteur et semencier

Ce texte a initialement été publié sur covivia.com

Commander des semences de laitues (250 semences pour 3,50 $ )

Le persil… beaucoup plus qu’une décoration

Originaire d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient, le persil, Petroselinum crispum, est cultivé depuis fort longtemps comme plante médicinale. Ce n’est cependant qu’au Moyen Âge qu’il fut employé comme plante aromatique grâce à Charlemagne qui en ordonna la culture sur ses domaines. Les Romains l’apportèrent en Angleterre puis les Anglais le dispersèrent à travers le monde lors de leurs voyages et conquêtes. En Turquie, en Algérie et au Liban, on le trouve encore à l’état sauvage.

Au premier siècle apr. J.-C., Pline l’Ancien le considérait comme une importante plante médicinale. Son contemporain en Grèce, Dioscoride le mentionnait dans ses écrits. Les anciens Grecs ornaient les tombes avec du persil; ils l’utilisaient aussi dans les rites funéraires ainsi que pour couronner les vainqueurs des jeux.

On trouve comme persil feuille, le persil frisé, plus ornemental et le persil à feuilles plates qu’on nomme aussi persil italien: plusieurs considèrent ce dernier plus savoureux. Le persil racine Petroselinum crispum var. tuberosum porte aussi le nom de persil tubéreux ou persil de Hambourg même si ce sont les Hollandais qui, à force de sélection, ont obtenu cette racine charnue s’apparentant au panais.

Mode de culture

On cultive le persil de préférence en plein soleil, mais une ombre partielle lui convient. On l’établit dans une terre riche, humide, mais bien drainée. Exigeant en éléments nutritifs, on doit donc le fertiliser avec un apport généreux de compost et pratiquer la rotation. Il nécessite un arrosage régulier, ce qui en fait une plante compagne idéale pour les tomates également gourmandes en eau.

Il faut démarrer le persil tôt en mars par semis intérieur ou acheter des plants en mai. Les semences de persil germent lentement. Les cotylédons apparaitront de 2 à 6 semaines après le semis. Lorsque les plantules ont développé 4 feuilles, on les repique dans un terreau de croissance. Après une période d’acclimatation, on transplante les plants en mai au jardin à 75 cm les uns des autres. En compagnonnage, on les intercale entre les tomates ou on les établit à la base de rosiers dont il améliorerait la santé ainsi que le parfum de leurs fleurs. Pour le persil tubéreux spécifiquement cultivé pour ses racines, il est préférable de procéder par semis direct puis d’éclaircir tôt en saison aux 10 cm. Pour une production abondante de feuilles et de racines, il importe de pallier au manque de pluie par un arrosage régulier.

Bisannuelle, cette apiacée survit souvent à l’hiver et redonne quelques feuilles au printemps avant de déployer ses hampes florales qui développeront les semences.

Récolte et conservation

Rustique, le persil résiste au gel. On peut le récolter en zone 4 souvent jusqu’en décembre
Dans les régions tempérées, le persil se récolte toute l’année, même sous la neige.

Les tiges du persil frisé peuvent atteindre plus de 30 cm alors que celles du persil à feuilles plates, au-delà de 45 cm. On prélève les feuilles tout au long de la saison, mais c’est après quelques nuits froides que le persil devient plus sucré. J’en profite alors pour le transformer en herbe salée que j’utilise pour assaisonner sauces, plats mijotés et potages. On peut aussi congeler les feuilles sans les blanchir, mais je préfère les congeler broyées dans un peu d’eau ou d’huile dans des moules à glaçons ou en petits contenants. Si on désire en conserver pour préparer des infusions, il faut les sécher au déshydrateur.

En automne ou très tôt au printemps, on récolte les racines qui, lorsque séchées au déshydrateur à une température maximale de 40 °C, concentrent les sucres. Elles se consomment telles quelles comme une friandise ou en décoction. Fraîches, elles se conservent quelques semaines au réfrigérateur, dans un sac de plastique. Délicieuses râpées en salade, on peut aussi les cuire pour les utiliser comme légume d’accompagnement ou les ajouter dans des ragoûts ou des bouillons.
Grâce à un automne particulièrement chaud en 2016, j’ai pu récolter du persil jusqu’au début de décembre. Lorsqu’on annonçait des températures sous la barre des — 5 °C, je plaçais au-dessus des plants une bâche à compost ainsi qu’un polythène soutenus par des arceaux. Avant les fortes gelées, j’en ai fait une abondante récolte. Les feuilles fraîches, lavées et essorées se conservent plusieurs semaines au réfrigérateur, dans un sac de plastique perforé. J’en ai transformé une partie en herbes salées et une autre en pistou. Enfin, j’ai arraché quelques plants afin d’en récolter les racines que j’ai séchées au déshydrateur. J’ai laissé les autres au jardin pour une récolte printanière de feuilles.

Recette d’herbes salées

Je lave et essore les feuilles de persil. Je garde les tiges pour des soupes ou des jus verts. J’associe dans le robot une tasse (250 ml) de feuilles lavées et essorées et 1/4 de tasse (60 ml) de sel de mer. J’actionne le robot et lorsque le tout est broyé et mélangé, je conserve le persil salé dans un petit pot de verre au réfrigérateur.

À table

Qu’il soit plat ou frisé, le persil comporte des vertus similaires. Il augmente la valeur nutritive des préparations auxquelles il est ajouté. Ainsi, on peut l’employer en salade, en sandwich, en garniture dans l’assiette ainsi que dans les jus verts. L’analyse du persil révèle une teneur importante en fer, en potassium et en vitamine C. Il contient aussi du calcium, du magnésium, du phosphore, du manganèse, du cuivre, de l’iode, de l’acide folique, les vitamines A, B1, B2, B3 et plus de vitamine C qu’une orange. Les anémiques, les léthargiques et les femmes enceintes bénéficieraient d’une consommation quotidienne de persil en infusion, en salade ou en smoothy. Je l’ajoute à mes plats sous sa forme fraîche, en herbes salées et en pistou. Pour combler une baisse d’énergie, je consomme du taboulé, cette délicieuse salade d’origine méditerranéenne et profite ainsi de l’effet stimulant du persil. J’aimais bien en ajouter quelques feuilles dans les purées pour bébé pour son apport en fer et vitamines. Apéritif, stomachique et carminatif, il ouvre l’appétit et améliore la digestion. De plus, il combat la mauvaise haleine.

À la pharmacie

Comme plante médicinale, c’est lors d’une mastite que j’ai connu et apprécié l’effet galactophobe du persil. Ma sage-femme m’avait recommandé d’appliquer des feuilles froissées de persil en cataplasme sur le canal lactifère obstrué. Rapidement, l’engorgement s’est résorbé.

Vulnéraire, ce même cataplasme soulage les piqûres d’insectes et les ampoules et aide à la cicatrisation des plaies. Dans La pharmacie des moines, on trouve une autre recette de cataplasme cicatrisant : « le jus de persil, mêlé avec de la fleur de farine et un blanc d’oeuf donne un cataplasme qui, souvent renouvelé, cicatrise les blessures et les ulcères. »

Un de ses noms communs anglais, parsley breakstone fait référence à ses propriétés lithotitriques qu’on retrouve surtout dans sa racine, mais aussi dans ses feuilles.

Puissant diurétique, mais heureusement riche en potassium, le feuillage du persil soulage les affections des reins, de même que l’arthrite, les rhumatismes et la goutte. Pour les affections plus graves du système urinaire, comme la rétention d’eau, les calculs rénaux, l’inflammation ou les problèmes d’énurésie ou d’incontinence, on utilisera une décoction concentrée de racine. Riches en huiles essentielles, les graines sont également diurétiques, mais irritantes pour les reins. Les auteurs de l’Antiquité les conseillaient comme plante abortive, mais comme elles peuvent être toxiques à forte dose, cette pratique fut abandonnée.

Chez la femme enceinte, il est préférable d’éviter les dosages thérapeutiques, car ses propriétés emménagogues pourraient provoquer les menstruations en début de grossesse. Comme il est galactophobe, on évite de telles doses également durant l’allaitement, mais il ne faut surtout pas se priver de ses qualités nutritionnelles et en manger régulièrement. Lors du sevrage de l’enfant, on peut combiner le persil à la sauge ou à l’achillée pour arrêter la production de lait.

Dans certains restaurants, c’est parfois le petit bouquet de persil mis en décoration qui est la partie la plus nutritive du repas!

Texte et recette de Diane Mackay
Auteure et herboriste

Ce texte a initialement été publié sur covivia.com

Gagnon, Caroline, Lanctôt-Bédard Valérie. Materia medica pour sorcières et sorciers avertis… 2002-2003
De Meung, Odon. La Pharmacie des Moines (Macer Floridus écrit en latin au XIe siècle, traduit par L. Baudet) éditions Paleo, septembre 2011, p.29
Provost, Marie, Cahier de cours VIII, Les diurétiques, L’école buissonnière de la Clef des Champs, 1995
O’Reilly, Moïra. Interactions, contre-indications et complémentarités, plantes-médicaments. L’Herbothèque inc. 2004.
L’encyclopédie visuelle des aliments, Les éditions Québec/Amérique inc. 1996.
The Rodale Herb book, How to use, grow and buy nature’s miracle plants, edited by William H. Hylton, Rodale Press inc. 1974